Les résultats de l'ObsCat présentés en comité de pilotage

Le premier comité de pilotage du 4ème cycle de l'ObsCat a eu lieu le lundi 22 mai 2023 à Argelès, au siège de la Communauté de Communes Albères Côte Vermeille Illibéris.  

 

 

 

Cette instance est toujours précédée d'une phase de travail technique entre les services des collectivités maîtres d'ouvrage, l'Aurca et les experts scientifiques. Animé par Edmond Jorda, le comité de pilotage assure les prises de décisions de l'observatoire en réunissant tous les financeurs et maîtres d'ouvrage, institutionnels et académiques.

L'ordre du jour de cette réunion était centré sur la présentation synthétique du suivi du BRGM entre 2013 et 2021 et des orientations de gestion, résultats des observations régulières menées par l'ObsCat. Ainsi des tendances à l'érosion ou à l'accrétion sont déterminées à l'échelle annuelle et pluri-annuelle. Lors des temps d'échange, les discussions se sont surtout concentrées autour du rôle des barres d'avant-côte (amas sableux naturels immergés) comme atténuateur des phénomènes érosifs.

Ces résultats feront l'objet de présentations plus détaillées aux communes prochainement. En attendant cette validation définitive des résultats par cellule sédimentaire, des éléments de synthèse sont disponibles  :

Carte de synthèse de l'année 8 (2020-2021) :

Carte de synthèse de la période complète (2013-2021) :

Ces cartes sont basées sur des épaisseurs de sable gagnées ou perdues, exprimées en cm et moyennées sur l'ensemble du site suivi. Cet indicateur permet de traduire des mètres cubes en centimètres pour mieux se rendre compte de l'effet de perte ou de gain sur les sites étudiés. Il réduit la précision de la donnée de base mais permet d'évaluer une tendance d'évolution sur la plage émergée et sur la plage immergée.

A l'échelle annuelle (2020-2021), la situation a majoritairement été érosive sur les plages de la côte sableuse catalane. C'est notamment le cas au droit du Village des Sables à Torreilles ou à Saint-Cyprien centre. On note aussi de l'érosion à Sainte-Marie particulièrement en mer pour cette année, même si le stock immergé global est bien constitué notamment grâce aux rechargements. 

A l'échelle pluri-annuelle (de 2013 ou 2014, selon les sites, à 2021) la situation est différente : on note majoritairement une tendance à l'accumulation ou à la stabilité des budgets sédimentaires. Sur 7 à 8 ans de mesure, les déficits observés à terre sont les plus marqués à Torreilles, à Canet nord, à Saint-Cyprien centre, à l'embouchure du Tech. A Torreilles, c'est le compartiment de la plage émergée qui subit le plus grand déficit (cf. graphique ci dessous). 

Dans une moindre mesure, on observe de l'érosion sur les plages émergées d'Argelès plage centrale et Racou mais également au village naturiste de Leucate. Deux sites ont tendance à présenter des bilans cumulés négatifs en mer comme à terre : Leucate plage (malgré une largeur de plage importante) et l'embouchure de l'Agly, ce qui s'explique probablement par une situation d'étiage limitant les apports sédimentaires sur la côte.

A contrario, les plages du Barcarès (Lydia sur le graphique ci-dessous, Miramars et Sud du port), du Bourdigou, de Sainte-Marie (plutôt côté Crouste), de la Têt et du Sud du port de Canet sont stables ou en accumulation sableuse. 

Les variations de position du trait de côte ont également fait l'objet de présentations par le BRGM. Elles sont très variables d'une plage à l'autre.

Les secteurs où l’on observe une accumulation sableuse à terre et en mer sont sujets à des variations importantes du trait de côte, en alternance, en fonction de la mobilité des barres d’avant-côte. Par exemple, la largeur de la plage du Lydia au Barcarès peut varier de + ou – 20 mètres d’une année sur l’autre, et même davantage puisque nous observons une avancée maximale de 42 mètres entre 2014 et 2021 au droit du Lydia (photo ci-dessous).

Les secteurs les plus sensibles au recul du trait de côte sont localisés en aval des batteries d'ouvrages lourds. A Saint-Cyprien, entre le port et le boulodrome, malgré la fixation artificielle du trait de côte par des épis et l'injection de sable, le trait de côte a reculé de 22 mètres entre 2014 et 2022. Sur la vieille plage de Sainte-Marie la situation est similaire avec un recul de 10 mètres observé entre 2013 et 2021 (photo ci-dessous), malgré les mesures de gestion déployées. 

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Au delà de la présentation des résultats de suivi, la réunion a permis de valider les actions suivantes :

  • Dédier une demi-journée à destination des élus pour présenter le travail réalisé par l'EID en 2022. Ainsi, au mois de septembre 2023, un séminaire court servira à partager les retours d'expériences sur les modes de gestion du littoral en Méditerranée.
  • Travailler sur un indicateur plus complet pour mieux qualifier l'état général des plages du Roussillon.
  • Poursuivre les échanges inter-services sur les outils de communication à développer.
  • Concrétiser la réalisation d'une vidéo sur le fonctionnement et la gestion de la côte sableuse catalane à destination du grand public d'ici le printemps 2024.
  • Prévoir un évènement "10 ans de l'ObsCat" pour le début d'éte 2024.  

 

A suivre !